lunes, 26 de marzo de 2012

Le derby de Glasgow, une haine qui mêle foot, religion et nationalisme

Imanol Corcostegui
Rue89

Pendant quatre mois, le magazine Vice a décortiqué la plus passionnante des rivalités qui oppose deux clubs de foot : celle qui divise, à Glasgow, le Celtic et les Rangers. Les deux clubs s'affrontaient ce dimanche, les Rangers ont gagné 3-2 (trois expulsions, bien sûr). Nous vous proposons ici de découvrir le documentaire de Vice, découpé en 5 épisodes.


Dans le premier épisode, l'auteur du documentaire, Kev Karhas, décrit l'image que tout fan de foot a du derby écossais. Le supporter du Celtic serait « un indépendantiste de l'IRA obsédé par le Pape », tandis que son alter ego des Rangers ressemblerait plus à « un protestant de droite qui sourit uniquement en pensant à la reine ».

« 90 minutes d'intégrisme »

Si le derby de Glasgow, surnommé « Old Firm », est l'un des plus violents du monde, c'est parce qu'il dépasse le cadre du sport. Le Celtic contre les Rangers, c'est le catholicisme face au protestantisme, le nationalisme contre le respect de la Couronne, « les Féniens » contre « les Huns ». La ville entière est divisée entre quartiers « Rangers » et quartiers « Celtic ». Autre surnom du derby de Glasgow : « 90 minutes d'intégrisme ».

Loin de s'arranger avec les années, la haine entre les deux clubs est de plus en plus forte : l'an dernier, le Parlement anglais a durci la loi sur l'incitation à la haine religieuse et raciale.

Le documentaire de Vice démarre par une blague, racontée dans un pub. L'histoire d'un supporter du club catholique des Celtic qui, sur son lit de mort, demande à sa femme de faire venir un pasteur et de le convertir en protestant et donc fan des Rangers. Surprise par cette dernière volonté, elle lui demande pourquoi.

« Parce que si je meurs, ça fera un enfoiré de protestant en moins. »

Le deuxième épisode débute par un rendez-vous avec une association, qui lutte contre le communautarisme en Ecosse, créée suite à la mort d'un jeune fan du Celtic. Elle combat l'idée défendue par certains que l'intégrisme ne dure que 90 minutes.

Etonnante rencontre, ensuite, avec Abdul Rafiq, seul musulman membre du parti d'extrême droite English Defense League, fan-mascotte des Rangers, banni des stades pendant cinq ans pour avoir entonné des chansons anti-catholiques.

L'ancien hooligan des Rangers Sandy Chugg explique, lui, pourquoi il faut que les supporters du Celtic puissent continuer à insulter son équipe. Il estime que le principal critère de séparation des deux rivaux est le sentiment national, plus que la religion ou le sport. Selon lui, les Anglo-Ecossais s'opposent aux Irlandais d'Ecosse.

L'épisode suivant se déroule un jour de derby. Kev Karhas propose un jeu à Abdul Rafiq : il lui fait observer plusieurs images et le fan des Rangers doit estimer si la blague est allée trop loin. Face aux innombrables messages traitant les catholiques du Celtic de pédophiles, on pense à la polémique qu'avait provoquée en France la banderole anti-chti des supporters du PSG face à Lens. Sûr que l'histoire aurait fait moins de bruit en Ecosse.

Jour de derby, c'est le moment idéal pour que deux anciens hooligans racontent leurs souvenirs de baston. Tandis que Sandy Chugg explique aux gamins que se battre en plein centre-ville est aujourd'hui systématiquement synonyme d'arrestation, le célèbre hool du Celtic, John O'Kane, raconte la fois où il s'est pris un coup de couteau dans la cuisse et a été sauvé par un chauffeur de taxi.

Après une reprise très virile de « Just can't get enough » de Depeche Mode, ça commence à picoler pas mal dans les pubs de Glasgow et à vanner sur le poids des supporters adverses. On en pensera ce qu'on voudra mais prêtez tout de même une oreille au « You'll never walk alone », sans doute la plus belle chanson de tous les supporters du foot. Vient ensuite l'heure du match.

Le dernier épisode commence par quelques blagues à distance entre Sandy Chugg et John O'Kane. Face au respect entre les deux anciens hooligans, à l'agonie financière des Rangers et à la violence physique de moins au moins propre au derby, Kev Karhas finit par relativiser les chants haineux.

Au fil des épisodes, le documentaire relativise même la rivalité dans son ensemble, rappellant que, malgré tout, ce n'est que du foot. Et que ces 90 minutes d'intégrisme en disent surtout beaucoup sur le rôle fondamental du football et les 90 minutes de défoulement collectif qu'offre ce sport.

« Cette rivalité est devenue la deuxième peau de Glasgow. Et Glasgow a la peau dure. »

1 comentario:

Vol. Pedro Campbell dijo...

Hola amigos, si quieren seguir al Glasgow Celtic en su idioma visiten: www.montevideoceltic.blogspot.com

Saludos!